Quand le voile devient un drame familial

Ma petite soeur est voilée, elle est supposée passer son bac cette année, mais depuis le jour de la rentrée scolaire elle n'a pas mis les pieds au lycée car elle refuse d'enlever le voile pour y entrer. Elle préfère arrêter les études ou aller à un lycée privé plutôt que d'enlever son voile qu'elle considère comme sacré.

Mon père n'a appris la nouvelle qu'aujourd'hui et il a piqué sa crise de nerfs, au risque de se taper une autre attaque cardiaque. Il veut l'obliger à enlever le voile dans le lycée car il pense que du point de vue de la religion, il est permis de déroger aux régles quand on se trouve devant un cas de force majeure.

Ma soeur qui passe son temps devant les chaines satellites religieuses pense que ceci n'est pas tolérable.

Ma mère est quand à elle dans tout ces états et ne sait plus quoi faire, elle a essayé de trouver un solution "modérée" en lui proposant de mettre une sorte de bonnet ou chapeau à la place du voile, mais ma soeur refuse, et de toute façon, elle dit que même ces chapeaux ont été interdits.

La pauvre petite a pleuré toute l'aprés-midi suite à la scène que lui a fait mon père comme d'habitude!

Que faire?

Moi qui suis un parfait laique je ne trouve pas de réponse vu que je connais le caractère des uns et des autres, mais j'essaie de voir ça d'un autre oeuil, non pas indifférent, mais objectif.

Imaginons que le nombre X d'élèves ou d'étuduantes dans cette même situation décide d'arrêter les études à cause de ce fameux voile, qu'arrivera-t-il par la suite?

D'abord, sur le plan économique, le pays sera perdant, avec une population moins qualifiée, moins formée, et encore plus de chômage. En plus on aura créé une catégorie de personnes qui évoluera "hors du système", et qui aura donc tendance à se refermer sur elle même et se radicaliser, surtout qu'elle a été privée de ce qu'offrent les éudes comme possibilité d'ouverture sur les idées de modernité, sur les diverses cultures et sur l'ouverture de l'esprit en général. On aura donc posé toutes les condition propices à l'apparition de l'extrêmisme et on ira à l'opposé de nos propres interêts communs, quelle que soit notre position sur le voile lui même.

J'avais oublié de vous dire que ma soeur va se marier cet été à un jeune homme qui partage sa vision des choses. Son avenir potentiel est celui de femme au foyer et les études n'auront probablement pas une grande influence sur son futur. Ce n'est donc pas l'avenir de ma petite soeur qui me préoccupe mais celui de mon pays. Nous somme tous condamnés à vivre ensemble, et si le bâteau coule un jour, ce que personne n'éspére, il nous emportera tous sans exceptions.

La jeunesse fait déja face à assez de problèmes comme ça: le chômage, l'immigration clandestine, les pressions familiales et sociales, la modernité et les traditions et j'en passe...

La jeunesse a besoin d'espoir, d'écoute et de conseil. Elle a besoin de l'éducation, de l'ouverture par le dialogue, le débat, le respect et la solidarité.

La jeunesse n'a pas besoin d'exclusion, elle n'a pas besoin d'être rejetée pour tomber dans les bras du fanatisme et des discours extrêmistes qui seront plus crédibles auprés des petits esprits. Je ne voudrais surtout pas avoir un mini-terroriste comme futur neuveu.